L’Amérique du Sud… Enfin! Après toute une série de vols – qui vont presque jamais en direct quand on voyage avec un budget – vers Buenos Aire, un ferry et un trajet en bus de quelques heures, nous étions épuisés quand nous arrivions à Montevideo, la capitale de l’Uruguay. Et comme si c’était le destin, le début du voyage dans ce nouveau continent s’accompagnait d’un tas de problèmes. Nous avions eu le même sentiment en Afrique, avec les chutes et les maladies.
Cela commençait déjà dans notre petite chambre sale et humide, quand nous recevions le message que les motos auraient un délai d’au moins 3 semaines. Mince! Après plusieurs coups de fil et la recherche d’un nouvel endroit pour dormir, les trois semaines étaient réduites à quelques jours. Montevideo ne s’est pas révélé être l’endroit le plus chouette pour passer beaucoup de temps: pas d’ambiance, des gens qui ont toujours l’air tristes et tout y est hyper cher!
Nous étions donc comme des enfants dans un magasins de jouets en arrivant à l’aéroport pour récupérer les motos. Nous passions facilement par la douane et nous avions des étoiles dans les yeux en ouvrant la caisse et voyant les Huskies intactes. ‘Vite’ assembler tout ce que nous avions démonté à Cape Town et nous pouvions partir – certes plusieurs heures plus tard. Qu’il avait commencé à pleuvoir à verse, nous nous en fichions. (Plus d’infos sur l’expédition des motos )
Les premiers kilomètres sur le sol sud-américain nous donnaient des ailes. Comme la route nous avait manqué! Quoique la moto de Tom aurait pu utiliser un peu de Red Bull, elle aussi. Nous avions roulé un ‘grand’ total de 150 km quand la Huskie a commencé à résister. Elle ressemblait à un taureau en furie, qui n’avait pas envie d’accepter les ordres de son maître. Nous avons juste pu atteindre une petite ville argentine, où nous nous arrachions les cheveux au bord de la route lorsqu’un indigène sympa nous adressa la parole. Notre Espagnol n’était pas encore vraiment top, mais ce gars faisait un grand effort pour se faire comprendre. Nous avions un fan ici, c’était clair! Et que font-ils, les fans? Ils t’aident bien sûr. Grâce à lui, nous avons trouvé un garagiste qui a ouvert son atelier pour que nous puissions nettoyer l’injecteur, même s’il n’avait pas les outils nécessaires pour le faire. Nous n’avions que le nettoyant d’injecteur et mon souffle fort.
Le lendemain, nous avons repris la route de bonne humeur, mais cela a changé assez vite quand le taureau en furie ne s’avérait toujours pas l’étalon d’avant. Tom a de nouveau souffert pour arriver au camping d’une ville encore plus petite que la veille. Il a travaillé jusque tard le soir pour échanger l’injecteur de ma moto pour la sienne et pour conclure que sa Huskie avançait bien comme ça. J’avais donc pas souffler assez fort. Dans un endroit pareil on ne s’attend pas à trouver l’aide que nous avons trouvé: il y avait un garagiste professionnel dans ce coin perdu, qui pouvait nettoyer l’injecteur dans un bain ultrason. Et il a fait cela complètement gratuitement, avec un grand sourire sur le visage! Le moteur tournait comme étant nouveau et les restes de viande grillée et la bouteille de vin que quelques fêtards au camping nous ont offert nous ont comblés de joie!
Nous poursuivions notre route vers Tucuman, le dernier arrêt pour trouver des pièces de rechange pour longtemps. Les concessionnaires de KTM et Husqvarna étaient super serviables, mais il s’avérait difficile de trouver les bonnes pièces. Encore quelques jours d’attente en plus donc, et cela dans un camping municipale, où les gens étaient champions de la musique forte. Après plusieurs nuits blanches, mon niveau d’énergie émotionnelle était bien au-dessous de zéro. J’étais contente de pouvoir partir d’ici!
Mais en revanche, le nord de l’Argentine fait tout oublier! Les derniers jours, nous avons roulé sur des pistes fantastiques, à travers des plus beaux paysages désertés, nous avons rencontré des gens sympas, gouté des vins locaux et nous nous sommes amusés à fond. Que nous sommes de nouveau arrêtés par ma pompe à essence qui ne fonctionne plus à cause du gasoil africain sale et que nous devons attendre la nouvelle pompe, ne nous rend pas malheureux. Ceci, c’est l’Amérique du Sud dont nous avions rêvé, ce qui fait que nous acceptons l’adversité sans pleurnicher.