San Pedro de Atacama, une petite ville dans la région la plus sèche du monde, est phénoménale. L’ambiance y est détendue, les gens sont sympas, les autres touristes racontent leur histoire avec beaucoup d’enthousiasme et c’est l’endroit parfait pour faire des excursions dans des environnements splendides. Des geysers, des lagunes, des volcans, des montagnes, le désert, des vallées et des gorges, les levers et couchers du soleil, des étoiles, on a vraiment tout ici!

Valle de la Luna, San Pedro de Atacama

Valle de la Luna, San Pedro de Atacama

Après une nuit à regarder les étoiles, nous nous sommes retrouvés sur la lune. On n’appelle pas la ‘Valle de la Luna’ comme ça pour rien: un paysage désert et cahoteux où on a l’impression qu’il n’y a jamais eu quelqu’un qui y a mis pied. Impressionnant! D’ici, nous gagnions les montagnes en prenant des pistes sablonneuses, avec des ravins profonds juste à côté de nous, à travers le tunnel Catarpe et encore plus de sable. Je suppose que je ne dois plus vous raconter que le sable n’est pas mon terrain préféré, donc mes forces et la patience de Tom ont été mis à l’épreuve plusieurs fois…  Heureusement, être dans un environnement pareil fait beaucoup de bien!

Une visite aux geysers d’El Tatio, un des endroits les plus touristiques de la région, était aussi prévue, quoique je dois admettre que la route pour y arriver veut beaucoup plus le coup que les geysers mêmes. Ce n’est pas plus qu’un peu de fumée qui sort du sol et un tas de touristes autour, qui font cliquer leur caméra des milliers de fois. Qu’on ne peut plus se baigner dans l’eau chaude des geysers – pour raisons de santé – a fait que nous étions gelés quand nous sommes glissés dans nos sacs de couchage dans la tente. Encore une nuit à -14°…

On raconte beaucoup d’histoires horribles sur la route des lagunes, au sud de la Bolivie. Les vues sont à couper le souffle, mais les pistes mêmes seraient l’enfer. Mais nous ne pouvions pas rater cette partie de l’Amérique du Sud quand même? Tom avait tracé la route, et quand la piste principale s’avérait le plus mauvais tôle ondulé de tout ce voyage, il a opté pour les plus petites voies où personne ne passait. Nous passions par la belle Laguna Verde et la Laguna Colorada toute rouge, traversions les hauts cols de montagnes, des dunes et du sable. Et je peux vous assurer: les Huskies avançaient comme des escargots à cause de la hauteur et le manque d’oxygène. Nous nous effondrions dans le sable, épuisés après avoir tiré et poussé les motos au-delà de la énième dune.

Lagoons and flamingos all over

Des lagunes et des flamants roses partout

Taking a break on the lagoon route

Une petite pause sur la route des lagunes

Well, oxygen was pretty scarce here

Eh non, il n’y avait pas beaucoup d’oxygène ici

Nous n’avions rencontré personne le long de la route, ce qui a rendu cette expérience encore plus spéciale. Trouver un endroit pour dormir dans les coins perdus n’était pas difficile. Trouver à manger par contre était un plus grand défi. ‘Il y a un restaurant ici?’ ‘Euh, oui, il y en a un un peu plus loin, mais il est fermé.’ ‘Il y a autre chose alors, du pain?’ ‘Non, nous n’avons pas cela ici…’ Heureusement, nous pouvions compter sur la bonté des indigènes qui – par pitié – nous ont offert une assiette de soupe aux légumes chaude et un petit pain d’il y avait quelques jours. Un repas tellement simple n’a jamais eu meilleur goût!

Pendant trois jours, nous avons vu que des pistes et nous avons – disons-le franchement – discuté beaucoup. La vie sur la route n’est pas toujours rose, il faut être honnête sur ce point. Ma cadence ‘molle’ (c’est-à-dire: lente, quand je me sens pas à l’aise) rendait Tom nerveux. L’idée d’être forcée, me donnait des frissons. Mais bon, nous avons survécu cette mauvaise passe et quand nous sommes enfin arrivés au Salar de Uyuni, toute la négativité était immédiatement oubliée. En regardant autour de soi ici – sur le plus grand désert de sel du monde – on se sent minuscule. Pouvoir regarder 100 km dans le lointain à travers cette superficie blanche immense. C’est de loin l’endroit le plus impressionnant que j’ai jamais vu. J’ai eu les larmes aux yeux (et non, pas à cause d’une dispute cette fois-ci J) et la chair de poule. Ceci valait vraiment le coup!

Caroline on the salar

Caroline sur le salar

We bumped into this giant helmet

Nous sommes tombés sur ce casque géant…

...and into this mini motorbike

…et cette moto minuscule

La ville de Uyuni était aussi une surprise agréable: après quelques jours de pâtes au thon et de salchipapa (des saucisses avec des frites) au petit-déjeuner, nous avons été immergés dans du luxe. Nous buvions du pisco sour et mangions de la pizza, je bavais devant un étalage d’un magasin avec des produits de beauté et nous avons trouvé une chambre bon-marchée avéc un bon, gros petit-déjeuner et avéc du papier toilette. C’est drôle ce que cela fait sur une personne, un long voyage… Les choses banales peuvent nous rendre sincèrement heureux…