Le passage frontalier avec le Nigéria prend beaucoup de temps, mais ne pose pas d’autres problèmes. Après le Nigéria agité et plutôt agressif – pas physique, mais verbale –, c’est un soulagement d’entrer dans le Cameroun. L’atmosphère est détendue, les gens sont joyeux, on y danse et chante. Les militaires au poste frontière nous saluent chaleureusement avec une bière ou même un whisky coca en main, en criant qu’ils veulent être nos nouveaux meilleurs amis. Ils veulent nous accompagner sur notre aventure, mais ils doivent rentrer à temps le soir. 🙂

Encore plus que par les gens, nous sommes bouche bée par l’environnement magnifique. Le Cameroun est vert, avec des forêts tropicales à perte de vue, avec de superbes plages, avec des kilomètres de plantages de thé et de caoutchouc, avec de la pluie rafraîchissante de temps en temps. Les villes ont l’air moins agitées que les autres grandes villes africaines que nous avions visitées. Enfin!

Riding into Cameroon: nothing but green

Le Cameroun: rien que du vert

La cuisine camerounaise ressemble beaucoup à la cuisine de l’Afrique occidentale: plutôt monotone, avec de temps en temps une touche exotique en forme de viande de singe, de rat ou de tortue. Mais nous trouvons une alternative ici, heureusement: un hamburger froid au bord de la route est bien meilleur que la viande dure qu’on vend partout. Nous flânons dans les ruelles du marché, où nous parlons avec les gens et nous faisons des blagues avec le vendeur de perruques, qui trouve que Tom n’a vraiment pas assez de cheveux. Nous découvrons assez vite qu’on sait ce que c’est, faire la fête, ici. Heureusement, l’aubergiste à Kumba arrange une chambre dans la partie un peu plus calme de l’hôtel. Il s’avère qu’il a beaucoup de sympathie pour ces deux drôles de motards qui traversent l’Afrique.

Après Kumba, nous roulons vers Buéa, où le Mont Cameroun nous attend. Avec ses 4000 mètres, cette montagne est la plus haute du pays et elle est entourée d’un brouillard mystérieux. En entrant la ville, nous réglons immédiatement un guide pour l’escalader. Quelques jours sans moto, mais se dégourdir les jambes, ça nous parait une bonne idée. Mais les escalades sont pas bon marchées du tout. Après beaucoup de négociations, nous décidons de faire la balade de trois jours, sans porteurs pour notre bagage. Si la secrétaire du bureau sait le faire avec ses 130 kilos, nous pouvons le faire avec un peu de bagage quand même? Le ‘peu’ de bagage est malheureusement plutôt lourd, car nous devons emporter une tente, les matelas, les sacs de couchage, des ustensiles et surtout de la nourriture et de l’eau pour trois jours. Le lendemain, nous commençons la promenade de bonne humeur avec Robinson – qu’est-ce qu’un nom? – comme notre guide.

The hike on mount Cameroon

Notre balade sur le Mont Cameroun

Mais ça ne prend pas longtemps avant que nous devions admettre que c’est trop lourd: le pied cassé d’il y a deux mois et la salmonelle qui nous a fait perdre plusieurs kilos et de la force jouent en notre défaveur. Et la secrétaire? Il s’avère qu’elle n’a jamais terminé la balade, parce que c’était trop lourd. Nous aurons quand même dû emmener des porteurs…

Heading for Limbe

La route à Limbé

L’air frais et la nature sauvage nous ont donné une nouvelle énergie, dont nous aurons certainement besoin les prochaines semaines. Nous continuons notre route vers Limbé par les superbes plantages de thé, pour y retrouver des plages relativement propres, mais surtout magnifiques. Comme par hasard, nous y revoyons Xaï, un voyageur Français que nous avons rencontré la première fois au Maroc. Il nous donne un point d’accès idéal pour arriver sur la plage et pour profiter de la vue phénoménale sur l’océan.

Mais nous devons continuer vers Douala, la plus grande ville du Cameroun. Nous devons vraiment envoyer des articles et des photos et il n’y a pas d’internet dans la partie anglophone du pays à cause d’un conflit avec la partie francophone. Ce n’est pas du tout une punition de séjourner à Douala, bien au contraire. A part l’entrée de la ville, il n’y a pas trop de trafic et de smog. C’est une ville animée, avec des restaurants sympas et des terrasses agréables où on peut boire une bière fraîche à chaque coin de rue.

Ship wrecks along the coast between Douala and Kribi

Epaves le long de la côte entre Douala et Kribi

Lobe falls near Kribi

Chutes de la Lobe près de Kribi

Trois jours plus tard, la vie urbaine est échangée pour les superbes plages de sable à Kribi, l’endroit idéal pour les Camerounais qui cherchent à se détendre pendant le weekend. Ce n’était pas facile, mais avec un peu d’aide, nous trouvons un petit hôtel bon marché, sans luxe ou eau courante, mais avec la plus belle vue sur l’Océan Atlantique. Qu’est-ce qu’on veut de plus? Le soir, un autre voyageur qui connait bien la ville nous montre la vie nocturne, où l’alcool coule à flots et les boîtes de nuit se remplissent d’Africains qui remuent les hanches et s’éclatent. Quelle ambiance!

A room with a view in Kribi, just 15 m away from the shore

Vue sur mer de notre chambre à Kribi, à 15m de l’océan