Les 500 derniers kilomètres de la Ruta 40 au nord de l’Argentine étaient littéralement à couper le souffle. Avec une balle de feuilles de coca dans la joue contre le mal d’altitude, nous passions l’Abra del Acay, à 5000m. Nous avions du mal à rester debout à cause du vent violent, du froid et de la tête qui tournait comme après une dixième bière. Il y a peu d’oxygène ici, même les motos le sentaient.

Abrfa del Acay, sooo dizzy

Abra del Acay, la tête qui tourne!

Abra del Acay

Abra del Acay

Nous poursuivions la route sinueuse par San Antonio de los Cobres et les Salinas Grandes en direction de la ville frontalière de La Quica, pour enfin prendre la piste vers le Paso de Sico au Chili. Nous avons monté la tente à une hauteur de 4400m et nous avons vu des températures de -13°. Maintenant, j’ai compris ce que veut dire ‘extreme temperature’ sur les sacs de couchage: on ne meurt juste pas de froid! J

Les pistes étaient phénoménales: beaucoup de gravier, des cailloux, des parties sablonneuses et une petite rivière ici et là. Tout cela sous un ciel bleu acier, avec un troupeau de lamas en pâture à l’arrière-plan.

Our new best friends along the road: llamas!

Nos nouveaux meilleurs amis sur la piste: les lamas!

Llama discipline when crossing the roads

Des lamas disciplinés qui traversent la route

Caroline crossing a small river on the Ruta 40

Caroline traverse une rivière sur la Ruta 40

Ruta 40, Susques

La Ruta 40 à Susques

Mais quand nous avions enfin commencé à traverser le Paso de Sico, ça a mal tourné. Caroline est plongée dans un partie de sable inattendue à 70km/h et a perdu tout contrôle de sa moto. Elle a été catapulté au-dessus du guidon et a violemment touché le sol avec son casque. Moi-même, je me trouvais un peu plus loin et quand je ne voyais pas arriver ma motarda, j’ai décidé de faire demi-tour. La voilà, au bord de la route, à côté de sa moto endommagée. Son visage et ses vêtements étaient couverts de sang et elle était complètement désorientée.

Nous nous trouvions au milieu de nulle part et Caroline ne pouvait absolument pas rouler, c’était clair. Qu’est-ce qu’on devait faire? Je ne sais pas d’où il venait ou qui l’avait prévenu, mais soudainement il y avait une ambulance qui brillait à côté de nous. Avant que j’aie le temps de me réaliser ce qui se passait, Caroline était déjà parti vers San Antonio avec l’ambulancier argentin et je restais seule avec les deux motos. Le soleil était prêt à se coucher. Dans le lointain, rien que du sable, des montagnes et un lama perdu. Mince alors ! Je me préparais déjà à une nuit gelée près des motos, à 4500m, quand soudainement trois Argentins se sont arrêtés pour m’aider. Un d’entre eux avait une XT600 à la maison et était capable de maîtriser la moto. Le casque plein de sang ne le dérangeait pas du tout. Ces yeux brillaient quand il a démarré la Husky de Caro!

Caroline avait été admise à l’hôpital de San Antonio et avait – à part un fort saignement de nez, un visage amoché et des écorchures sur son ventre – une  sévère commotion cérébrale. Nous y sommes resté pendant une semaine avant de reprendre la route vers le Paso de Sico, jusqu’à la fin cette fois-ci! Bien fait, ma chérie!

New helmet, new jacket. My motarda is ready to rock 'n roll again!

Un nouveau casque et une nouvelle veste. Ma motarda est prête à reprendre la route!

En ce moment, nous sommes à San Pedro de Atacama au Chili, une petite ville hippie relaxée. Nous avons fait un aller-retour à Antofagasta pour aller chercher un nouveau casque, une veste et des pièces de rechange et tantôt nous ferons une excursion sur une moto. Voir des flamants roses et des geysers. San Pedro est merveilleux!