Des lions autour de la tente

Via Ruacana, connu pour ses chutes d’eau, nous circulons sur des pistes en terre battue sans le moindre relief en direction du Sud, vers Damaraland. Caro a tiré les leçons des jours précédents, car sa vitesse moyenne sur une piste comme celle-ci est désormais supérieure à 100km/h et elle contre très professionnellement le zigzag sporadique de la moto en se redressant, en lâchant un peu les gaz et surtout en ne paniquant pas. Way to go baby! Je me laisse aller de temps en temps, histoire de maintenir l’adrénaline à niveau. Debout, nez au vent et gaz! Damaraland signifie en outre une seconde chance d’apercevoir des éléphants. Nous avons déjà pu observer des girafes, des zèbres, des babouins, des springboks, des autruches… et même au loin un rhinocéros solitaire. Mais pas le moindre éléphant, pourtant nous aimerions tellement l’ajouter sur notre liste.

Compte rendu: Namibie 2010. Près d
Près d'Etosha
Nous passons la nuit à quelques kilomètres de la réserve d’Etosha, dans un site de camping au beau milieu de la nature magnifique. Il y a un point d’eau pour les animaux tout près, donc tout espoir n’est pas perdu. Pendant la nuit, nous entendons toutes sortes d’animaux passer autour de la tente, ce qui n’est manifestement pas fait pour rassurer Caro. Tous les gens que nous avons rencontrés dressent leur tente sur le toit de leur véhicule. Nous, nous plantons notre minuscule tente au sol à côté de nos motos. Nous entendons très clairement un grognement tout proche. Que faire? Nous décidons de ne pas broncher. Le lendemain, l’employé du camping nous montre des traces de lions à deux mètres à peine de notre tente. Oups! Plus fort encore, le lendemain matin, près de Twyfelfontyn, quand nous sortons de la tente, nous découvrons des centaines d’empreintes d’éléphants juste à côté de la tente. Pourquoi ces géants sont-ils aussi silencieux?! Ou alors étions-nous trop occupés à ronfler sous notre minitente? Il est vrai que les milliers de kilomètres de piste ont un prix…

A big wooden crate sir?

De Damaraland, nous reprenons la piste en terre battue en direction de l’Afrique du Sud. Cette fois, nous optons pour une route plus à l’Est où nous n’apercevons pas le moindre touriste. Mon pneu arrière est désormais complètement lisse, il a quand même encore tenu pendant 5.000 kilomètres de tout-terrain. Le paysage est plat et la route suit la rivière qui est agréablement sinueuse, une véritable invitation à nous lâcher. Ce qui malgré -ou grâce à- l’absence totale d’adhérence de mon pneu arrière ne constitue pas un problème.

Compte rendu: Namibie 2010. Emballer les motos a Kaapstad - Motomorgana, nomads riding around the world on a motorbike adventure.
Emballer les motos a Kaapstad
Nous ne manquons pas de faire halte pour admirer les formations rocheuses biscornues de Giants Playground et du Kokerboom Woud, qui constituent par la même occasion les dernières curiosités de cette étape. En guise de conclusion, nous nous laissons aller sur une impressionnante piste en direction de la frontière sud-africaine pour finalement reprendre pépère la route du Cap. Nos compteurs affichent à présent 7.000 kilomètres de plus…

La paperasserie pour renvoyer les motos par bateau à Anvers se déroule de façon étonnament fluide cette fois. Nous laissons les Carnets de Passage à la firme de transport et nous nous rendons à l’entrepôt où j’avais laissé au début du voyage ma caisse superdeluxe calibrée au centimètre près. «A big wooden crate sir? Yes sir! Right here we left it sir!» Nous avons dû attendre 45 minutes avant que l’homme ne revienne. «Well euh… in fact… we did have your crate here but euh… it’s not here anymore…» Il semble que notre ami sud-africain qui devait garder la caisse ne se soit pas acquitté avec brio de sa tâche… Elle est démontée sur un grand tas de sciures et il ne nous reste que 4 heures pour emballer les motos. Nous passons à la vitesse supérieure afin d’assembler en un minimum de temps deux caisses à l’aide de bois et de palettes que nous trouvons sur place et d’y fourrer les motos. La facture pour le volume plus grand est acquittée, très légèrement de force, par notre «gardien de caisse». Ce voyage était trop beau pour être gâché par cet incident!
From Damaraland we further continue our trip on nice flat gravel, back to South Africa. This time we opt for a more eastern route where we don’t see a single tourist. It is only now that the Michelin desert rear tyre of the 990 is totally worn out. It has taken some serious beating the last 5000 kms after all. But the tyre performance is far from when it were new. The rear breaks out with every corner and the tyre has lost a major deal of its grip.

So long, Africa…